Les Secrets de Fabrication que Personne ne Raconte

Les Secrets de Fabrication que Personne ne Raconte

Mustapha travaille chez nous depuis huit ans. Avant ça, il était chez un joaillier de la médina de Fès. Ses mains connaissent l'or comme d'autres connaissent leur propre peau.

Ce matin-là, il était en train de terminer un collier Néo Happy Family. Ma fille Lina, en vacances scolaires, regardait par-dessus son épaule avec cette curiosité que j'adore chez elle.

"Pourquoi tu refais le même geste depuis une heure, Ammi Mustapha ?" (Elle l'appelle "tonton" depuis qu'elle est petite.)

Mustapha a souri sans lever les yeux de son ouvrage : "Petite Lina, regarde bien. Tu vois cette soudure ? Si elle n'est pas parfaite, dans cinq ans, le collier de la dame va casser. Et ta maman ne sera pas contente."

Les gestes qu'on ne voit jamais

Ce que nos clientes ne savent pas, c'est qu'avant qu'un bijou AZOR arrive dans leur écrin, il a été manipulé des dizaines de fois. Chaque soudure est vérifiée deux fois. Chaque gravure est testée sur un morceau d'or à part avant d'être reportée sur la pièce finale.

L'autre semaine, Mustapha a recommencé complètement un bracelet Tatouage parce qu'un maillon était 0,2 millimètres plus large que les autres. "Ça ne se voit peut-être pas maintenant, m'a-t-il dit, mais quand la dame va le porter, ça va accrocher ses vêtements."

Cette obsession du détail, c'est ce qui différencie l'artisanat du travail à la chaîne.

Les techniques que mon père m'a apprises

Mon père, que Dieu ait son âme, était orfèvre dans le souk de Rabat. Petite, je passais mes après-midi d'été dans son atelier minuscule qui sentait le flux et le métal chaud.

"Yasmina, me disait-il en ajustant ses lunettes, l'or, ça ne ment jamais. Si tu bâcles, ça se voit. Si tu respectes, ça se sent."

Ces leçons, je les ai transmises à toute l'équipe AZOR. On utilise encore certaines techniques que papa m'avait montrées - comme cette façon particulière de chauffer l'or pour qu'il garde sa souplesse, ou cette méthode de polissage qui donne cet éclat si particulier à nos créations.

Pourquoi on refuse les machines automatiques

L'année dernière, un fournisseur italien nous a proposé une machine qui grave automatiquement les prénoms en tifinagh. Plus rapide, plus régulier, moins cher.

J'ai dit non. Parce que quand Ahmed, notre graveur, trace un "A" tifinagh à la main, il y met une partie de son âme. Cette petite différence dans l'épaisseur du trait, cette légère courbe personnelle - c'est ça qui rend chaque pièce unique.

Nos clientes ne le savent pas forcément, mais quand elles portent nos bijoux, elles portent un bout d'humanité. Pas de la perfection industrielle, mais de la beauté artisanale.

Ce que ma fille a retenu

Le soir, Lina m'a dit : "Maman, maintenant je comprends pourquoi tes bijoux coûtent plus cher que ceux du centre commercial. C'est parce qu'Ammi Mustapha met son cœur dedans."

Exactement, ma chérie. Exactement.

Zurück zum Blog